Il me sera difficile de prendre le
recul
nécessaire à une
juste appréhension des choses tant je suis et ai
été imprégné par ce monde
paysan, plongé jusqu’au bout des racines
d’un
métier fait de professionnalisme
certes, mais aussi façonné au travers les
années
par des us et coutumes
incontournables, intimement liés à des
micro-territoires.
Me saisissant de la plume, c’est toute mon enfance qui me ré-apparaît, ces belles images d’un monde révolu où la fréquence et l’intensité des querelles de voisinage n’altéraient en rien la solidarité de tous les instants. Ce sont aussi ces odeurs, cette senteur de la terre qu’on retourne, le cri au loin de celui qui guide son petit troupeau, ou encore la maîtresse de maison qui sonne de la voix l’heure du repas.
J’ai vécu en
direct la profonde
mutation du monde rural même
si, dès les périodes de ma prime enfance, nous
sentions
déjà les prémices d’une
modernisation annoncée.
L’agriculture, sa raison
d’être,
son avenir, son rôle dans
la société, sont autant de thèmes sur
lesquels la
majorité de nos concitoyens
ont une idée précise. Que vous soyez à
Tulle,
Marseille, Nantes ou Paris, dans
la rue ou dans un salon feutré, chaque interlocuteur se
plaira
à vous donner
son avis sur la question, s’appuyant souvent, comme si cela
suffisait, sur des
origines paysannes plus ou moins proches.
Nombre de débats sont
aujourd’hui
organisés avec pour thème
principal l’agriculture. Elle sera biologique ou non,
familiale
ou plus
entrepreneuriale. Chacun prend la parole avec des certitudes non
étayées,
souvent à mille lieues des intérêts
premiers des
consommateurs, mais aussi en
faisant fi des aménagements et de l’entretien des
espaces
naturels dont chacun
à le droit de profiter, mettant ainsi en péril
des
équilibres écologiques trop
souvent menacés.
Au 19ème
siècle,
l’économie est une économie
vivrière, une économie de subsistance. Dans une
région isolée de l’extérieur
comme la nôtre, il faudra produire un maximum sur place tout
ce
qui est
nécessaire à l’existence. Jusque dans
les
années 1870, les campagnes limousines
restent repliées sur elles-mêmes,
privées de tout
moyen de communication.
En 1830, en Corrèze, les terres labourables occupaient 37 % du sol, les landes 32.5 %, les prairies de fauche 12 %, les châtaigneraies 7.5 %, et enfin les bois 7 %, tandis que la vigne localisée en basse Corrèze occupait elle 3.5 % des terres. Bien évidemment, le sol était différemment occupé selon que l’on était sur le plateau de Millevaches ou dans les terres profondes de la région de Lubersac ou dans les terres de la région de St Viance.
Ce constat fait de cette
époque me conforte
dans l’idée
qu’il serait suicidaire pour l’économie
future de
notre république, de
continuer à perdre un seul hectare de terre, qu’il
soit
pris par la forêt, ou
artificialisé pour les besoins d’une soit-disant
modernisation qui ne se
traduit pas par l’amélioration de conditions de
vie de nos
concitoyens.
Aujourd’hui, avec une
forêt qui couvre
52 % du territoire,
on a du mal à imaginer les 7 % des zones boisées
de
l’époque. Même les endroits
les plus pentus étaient exploités à
l’exemple des gorges de la rivière Dordogne
où paissaient des troupeaux de chèvres, seul
animal
susceptible de s’adapter à
ces pentes abruptes.
Dans nos sols pauvres, les terres
labourables sont
ensemencées avec du seigle car alors on mangeait beaucoup de
pain. Dans ces
terres acides, on cultive également le sarrasin
(blé
noir), avec lequel on
faisait des tourtous, la châtaigne était aussi un
aliment
de base de premier
ordre, d’autant que la pomme de terre n’avait fait
son
apparition que peu de
temps avant la Révolution, et n’inspirait pas
encore
pleine confiance. Dans presque
toutes les familles, on élevait un cochon pour sa graisse et
sa
viande,
l’élevage bovin, très restreint,
servait surtout
à la traction, et les moutons
étaient élevés pour leur laine.
La misère était
le lot commun de
l’essentiel des familles,
la terre était trop pauvre et la population trop nombreuse.
Les
lopins de terre
mis à disposition la plupart du temps en métayage
par la
bourgeoisie locale ne
permettaient pas, avec des rendements aussi faibles (de 10 à
12
quintaux de
seigle) de nourrir tout le monde. Faute de protéines
animales
suffisantes dans
l’alimentation, la taille moyenne des Corréziens
est de
1.60 m. En 1809, la
moitié des conscrits furent réformés
par
défaut de taille ou pour cause
d’infirmité.
Au
18ème siècle,
selon
Turgot, les cultivateurs
n’ont pas plus de 20 à 25 livres par an, je ne
parle pas
d’argent, je compte ce
qu’ils consomment et qu’ils ont
récolté. A
titre de comparaison, la portion
congrue d’un curé était annuellement de
750 livres.
En 1860, l’agriculture
limousine commence à progresser et cela pour plusieurs
raisons :
Certains notables
s’essaient à de
nouvelles techniques en
créant par exemple en Haute-Vienne la
« Société
d’Agriculture »,
outil de vulgarisation agricole, et ce sont les premiers essais de
prairies
artificielles.
L’établissement
des voies
ferrées est un élément
déterminant
de l’évolution de l’économie.
Le train qui
s’avance partout sur le territoire
permet d’apporter la chaux si utile sur nos terres acides,
mais
aussi les
engrais phosphatés, facteurs de réussite
à
l’implantation de légumineuses telles
que le trèfle.
Les progrès de
l’agriculture
s’inscrivent dans la
modification du paysage végétal. Au
début des
années 1900, la lande a
considérablement reculé au profit des prairies,
sur les
terres le blé remplace
le seigle et la culture du sarrasin est quasiment
abandonnée.
Durant ces
années, la pomme de terre connaît un formidable
essor. La
région Limousin est
le 1er producteur en France. Beaucoup sont
expédiées vers la ville,
le reste est consommé par l’élevage
porcin qui
prend une grande importance. Pas
une seule ferme sans une truie, un bac annuel assurera
l’essentiel de la
métairie.
La
guerre de 14-18, avec cette terrible
tragédie humaine de
4 longues années, les campagnes se vident de leur substance,
seuls les femmes,
les enfants et les vieux sont restés au pays.
Il convient ici de souligner le
rôle des
femmes qui, au pied
levé, remplacèrent leurs maris dans les
tâches les
plus ardues. Même loin du
front, elles participèrent activement à la
victoire, et
surtout à préserver un
outil de travail sûrement endommagé mais qui avait
gardé tout son potentiel de
production, ce qui permit à l’activité
agricole de
vite repartir après les
hostilités.
En
1920, le cheptel bovin en Corrèze
représente environ
300.000 têtes, un peu moins que 10 années
auparavant, car
il avait fallu
abattre massivement pour nourrir les armées. Le cheptel ovin
compte alors
1.500.000 têtes, ce sera le début d’un
long
déclin qui semble se stabiliser de
nos jours après avoir perdu 70 % de l’effectif
d’alors. L’élevage porcin vit
ses heures de gloire. Il est le support majeur de
l’économie rurale, nombre
d’abattoirs artisanaux se créent, auxquels se
greffent de
petites entités de
transformation qui utilisent la main d’œuvre locale.
En
1930, la terrible crise qui frappe le pays
n’épargne pas
l’agriculture. Impossible de vendre des animaux qui
n’ont
plus de cours, la
foire de la St Antoine à Tulle en 1930 est une catastrophe.
Seuls 10 % des
animaux trouvent preneurs, le reste doit être
ramené. Les
paysans, acculés dans
une misère sans nom, ne peuvent plus nourrir ce cheptel
prévu d’être vendu.
Beaucoup, par découragement, précipitent alors
les
animaux dans le lit de la
rivière Corrèze dans laquelle
s’amoncellent les
cadavres.
Par dizaines, les jeunes
désertent les
fermes pour rejoindre
la ville et pour ce qui nous concerne Paris, la capitale.
Avec, dans le meilleur des cas, le
certificat
d’études en
poche (ce qui n’était déjà
pas si mal), ils
seront les précurseurs de cet exode
rural qui va aller croissant, surtout après la 2nde
guerre mondiale.
Avant d’être flic ou fonctionnaire, ils seront manœuvres, maçons, charbonniers, ou garçons de café pour les garçons, les filles seront la plupart du temps placées par connaissance comme femmes de maison.
L’APRES
GUERRE 39-45, PERIODE DE MUTATION.
Au lendemain de
l’Armistice, la France est
un champ de
ruine, le pays est à reconstruire, il faut redonner du sens
à la vie après tant
de souffrance. Dans ce pays ruiné, les progressistes,
à
travers le Conseil
National de la Résistance, mettent en place des mesures pour
redresser le pays
et redonner à la France sa dignité
républicaine.
Des trains de mesures sont prises
pour la
politique de
l’éducation, de la santé, du transport,
de
l’énergie, etc., mais il ne faut
bien évidemment pas oublier l’agriculture qui doit
retrouver son rôle
nourricier.
Comme ailleurs, la Corrèze
participe
à cet élan qui se
dessine, on met en place le statut du fermage qui vaut encore de nos
jours. Ce
contrat entrepreneur et bailleur met définitivement fin au
métayage, laissant à
chacun la liberté d’exploiter à sa
guise en
contrepartie d’un prix de fermage
encadré par la loi.
Presque tous les paysans
adhèrent au
syndicat majoritaire
FNSEA. On y retrouve toutes les classes de la
société
paysanne, du riche
propriétaire foncier souvent réactionnaire et
catholique
pratiquant, au plus
modeste fermier souvent communiste et athée. Une telle
cohabitation ne pouvait
être durable, la bourgeoisie locale s’estimant
être
dévalorisée à côtoyer
d’aussi près ces
« grattes-misère ».
En
1959, l’Assemblée
Générale de la FDSEA Corrèze fut
houleuse à tel point que l’on en vint aux mains.
Les
jeunes paysans
progressistes au rang desquels Armand BOUCHETEIL, Joseph LACASSAGNE ou
Jean-Baptiste CHAMPSEIX, pour ne citer qu’eux, prirent les
choses
en main pour
mener la révolte. Au cours d’une manifestation qui
avait
largement rassemblé
dans la ville-préfecture, après quelques
mouvements de
foule, Jean-Baptiste
CHAMPSEIX, du haut d’une tribune, exhortait à la
révolte, fut pris par la
gendarmerie et fait prisonnier. C’est de cette
époque que
naquit, suite à
l’éclatement de la FDSEA, le mouvement de
défense
de l’exploitation familiale.
Pourquoi de
telles
divergences de vue de ces désormais 2 syndicats ?
En
1957, la mise en place d’une politique
agricole commune
est un des piliers du traité de Rome et de la construction
communautaire. Dans
cette campagne dévastée par la guerre et sortant
de la
pénurie alimentaire,
l’objectif était à la fois de garantir
l’autosuffisance de la communauté et
d’offrir de nouveaux débouchés aux
agriculteurs.
Se référant aux
principes
posés par le traité de 1957, le
hollandais MANSHOLT et le français Edgar PISANI
définissent le fonctionnement
pratique de cette politique lors de la conférence de Stresa
(Italie) qui s’est
tenue les 2 et 3 juillet 1958. A cette époque se dessinent 2
versions
radicalement différentes pour l’avenir de
l’agriculture :
Pour celui qui n’est pas
initié, les
choses peuvent paraître
compliquées, pourtant elles sont d’une
simplicité
enfantine. Ce sera le choix
de la politique libérale qui sera fait, les gouvernants
successifs s’appuyant
sur la FNSEA, dont tous les cadres sont issus du milieu bourgeois et
tous
formés aux jeunesses agricoles chrétiennes.
Dans notre région,
même dans les
fermes les plus
importantes, les parents ne souhaitent pas garder leurs enfants,
pensant qu’ils
peuvent ailleurs acquérir un statut social bien plus
enviable
que le leur.
Ces métiers de la terre
étaient
à cette époque trop
dévalorisés, celui qui choisissait cette voix
était souvent considéré comme un
ignare, incapable de faire autre chose, phénomène
qui
s’est répété sur tous les
autres métiers manuels.
Le haut plateau corrézien
est plus
qu’ailleurs frappé par
l’exode massif, les terres sont abandonnées ou
plus
exactement vouées à la
plantation de résineux qui font aujourd’hui la
forêt
corrézienne.
Cette époque de
désintéressement pour la production
agricole, nous en portons encore aujourd’hui et pour
longtemps
les profondes
séquelles. Beaucoup se lamentent par exemple du manque
d’eau, ne reconnaissant
pas les ruisseaux de leur enfance. Trop souvent, on accuse le paysan
pour bien
des raisons et souvent pour des pratiques excessives. Ce sujet,
j’en ferai un
jour l’objet d’un travail, mais je peux vous
affirmer que
tous ces
bouleversements sont dus certes aux agriculteurs, non pas à
leurs activités,
mais surtout à leur disparition.
Alors qu’il aurait fallu de
toute urgence
s’atteler à une
connaissance plus approfondie de l’acte de production, chacun
s’accommode à sa
façon de nouvelles pratiques souvent aux antipodes du
raisonnable par pure
ignorance. Il aurait fallu exiger d’avantage de formation,
développer les
lycées, mais les investissements importants dans notre
département ne
suffisaient pas à donner à chacun le minimum
nécessaire.
En
1970 l’agriculture s’est
modernisée et c’était
nécessaire. La mécanisation fait son
entrée
raisonnable dans les fermes qui
s’équipent souvent de matériel
d’occasion,
les paysans ayant gardé ces
habitudes d’économie privilégiant
souvent
l’être au paraître. La taille des
exploitations a grandi, avoir 30 vaches et une vingtaine de moutons,
permet à
une honorable famille d’élever ses enfants dans la
dignité.
1970, j’avais 15 ans, la
période
où un adolescent commence à
se poser des questions sur son avenir. Collégiens, nous
étions la plupart des
fils de paysans, mais le vocabulaire commençait à
changer, il était de bon goût
d’employer le terme d’agriculteur. La plupart de
mes
camarades de classe, et
principalement les filles, se désintéressaient
totalement
des métiers de la
terre, et même au-delà de tous ces
métiers du monde
rural. Il faut bien avouer
que l’enseignement, la manu, EDF ou La Poste,
était autant
de situation dont on
rêvait pour ses enfants. J’étais un des
seuls
à avoir choisi, contre l’avis de
mes parents, de reprendre la ferme. Ce métier, je
l’avais
rêvé, il a guidé ma
vie sans le laisser me la prendre, vivre au milieu de nos belles
campagnes
permet le recul nécessaire à
l’engagement citoyen.
1972 :
Jacques CHIRAC, député
de la Haute-Corrèze,
devient ministre de l’agriculture. Cet homme politique, fin
stratège, connaît
bien la ruralité et sait combien il est important
d’être près du monde rural.
Proche de la FNSEA où il compte de nombreux amis politiques,
Jacques CHIRAC a
pris conscience des difficultés du monde paysan et, pour
asseoir
son électorat,
il veut donner des signes forts. A Bruxelles, il réussi au
travers les
indemnités compensatoires de handicap naturel, à
mettre
en place le premier
financement direct à la production agricole. Ces aides
attribuées aux hommes de
montagne ou de moyenne montagne permettront à
l’agriculture de garder sa place
dans ces zones défavorisées. Manquant cruellement
d’installations, la Haute Corrèze
et particulièrement les cantons d’Eygurande, de
Sornac et
d’Ussel reçoivent de
nombreux hollandais et quelques anglais qui choisissent le
métier.
Le syndicalisme majoritaire soutient
fermement
l’action du
ministre de l’agriculture Jacques CHIRAC alors que le MODEF
devine l’avenir qui
est promis aux agriculteurs. Cette manne financière sera
dans
les années à
venir un facteur qui permettra aux cultivateurs d’accepter
sans
broncher la
baisse des prix à la production. Le Parti Socialiste, avide
de
pouvoir, compte
dans ses rangs quelques adhérents à la FNSEA. Les
inviter
à changer de camp
pour rejoindre le MODEF serait suicidaire. François
MITTERRAND
impose alors la
création du MADARAC qui, quelques années plus
tard,
deviendra la Confédération
Paysanne. Nous savons tous que le révolutionnaire du Larzac
José BEAUVAIS a
berné nombre de militants pour finir aujourd’hui
député au parlement européen,
choyé par une sociale démocratie au service du
capital.
1981
aurait pu être un tournant historique.
Edith CRESSON,
ministre de l’agriculture, portait des propositions aux
antipodes
des choix de
l’eurocratie. Malheureusement, la pression du syndicat
majoritaire et les choix
délibérés du Président
Mitterrand mirent un
terme anticipé à ces belles
espérances.
1992 :
UN CHOIX LIBERAL
L’Europe devenue
productiviste, Chirac ayant
intégré
l’agriculture aux accords de l’OMC alors que jusque
là elle en était exclue, à
soif de rentrer dans les négociations internationales et
renforcer sa politique
d’exportation. Pour la réussir, il faut produire
à
bas prix, c’est ainsi que
sont imaginées les aides à la production telles
que nous
les connaissons. Après
d’âpres discussions en apparence seulement, une
aide sera
accordée à toutes les
productions, sachant que les céréaliers
empocheront des
années durant (20 ans)
80 % des aides PAC.
80 % des aides à 20 % des
producteurs,
voilà le
cautionnement du syndicat majoritaire à
l’égard de
l’agro-business.
Pendant
ces 20 dernières années,
quasiment sans garde-fou,
la taille des exploitations agricoles explosent. Des milliers
d’hectares pour
certaines avec à la clé des aides pouvant
atteindre ou
dépasser le ½ million
d’euros. C’est le cas pour le prince de Monaco pour
ses
fermes de laine, pour
la monarchie anglaise pour la production de
céréales, ou
encore quelques riches
patrons de gros groupes industriels.
Jamais les disparités de
revenus
n’ont été aussi grandes
qu’aujourd’hui, ces 9.5 milliards d’euros
distribués dans notre pays sont
l’équivalent du bénéfice
agricole de la
ferme France. Quand on connaît les
résultats économiques de certaines fermes
céréalières, on mesure directement la
misère qui frappe les petits producteurs de nos
régions
qui, aides comprises,
ont un mal de chien à joindre les deux bouts.
Cette situation n’est pas
durable,
l’agriculture au sein du
monde rural joue un rôle économique, social,
environnemental et même culturel.
L’agriculture familiale est le seul modèle qui permettra à l’avenir de fournir des productions de qualités à des consommateurs légitimement plus exigeants tout en préservant les espaces et les fondamentaux de la nature.
L’augmentation massive de
la population
planétaire doit nous
inviter à la réflexion. Demain pour nourrir tout
le
monde, il faudra produire
plus et mieux. L’agriculture devra s’intensifier
tout en
devenant
écologiquement plus responsable.
Ce noble challenge ne peut se
satisfaire
d’un raisonnement
libéral où seule la rentabilité
à court
terme est l’objectif poursuivi. Ce
système élimine des dizaines de milliers de
travailleurs
et certaines zones de
haute et moyenne montagne seront demain abandonnées au
profit
d’une
intensification massive à l’image de la ferme des
1.000
vaches, des 2.000 veaux
et des 400.000 poulets. Même en
Corrèze, nombre
d’exploitations mises à la
vente ont, pour les raisons invoquées, du mal à
trouver
preneur et sont souvent
vendues à des investisseurs privés qui,
bourrés de
fric, font des placements
sur des valeurs sûres.
Comme dans toutes les
régions, à
part peut-être les régions
céréalières, la Corrèze
subit de plein
fouet le désintérêt pour
l’installation.
Dans bien des communes le vide s’installe inexorablement,
laissant à la friche
des dizaines d’hectares.
Il est temps que nos gouvernants
prennent la
mesure de ce
désastre. Des mesures nationales
réfléchies par
quelque énarque ne changeront
rien, le mal est tellement profond qu’il y a
aujourd’hui la
nécessité d’une
réflexion collective.
Pour muscler ce bras de fer dans les accords internationaux appelés TAFTA, les agriculteurs, les consommateurs et tous les républicains soucieux de préserver à la fois la survie de leur agriculture et l’indépendance alimentaire des Etats-Unis devront se mobiliser.
er un maximum de devisesCe modeste travail pendant la période des foins doit nous inviter à la réflexion sur le devenir d’un secteur entier de l’économie de notre pays. De plus, nous sommes tous des enfants issus du monde paysan, nous avons le devoir de résister.Continuer à faire fi des
lois de la nature
au prétexte de la
modernité serait à court terme suicidaire.