De  quelle mondialisation  rêvent les Francs-Maçons ?

 

Une mondialisation enrichissante :

-         Un enrichissement mutuel émanant de la diversité et tenant compte des différences.

-         Une mondialisation qui permette aux plus démunis de manger à leur faim et qui leur donne les outils de l’émancipation.

-         Une mondialisation facilitant les échanges : Pas seulement les échanges de capitaux mais aussi les échanges de connaissances qui permettent réellement d’améliorer le sort de chacun. Une facilitation des échanges culturels ce qui est une des conditions permettant d’espérer la paix.

-         Un enrichissement des modes de pensées au travers d’échanges entre les peuples qui amène chacun à penser l’autre différemment et à penser le monde différemment.

Une mondialisation fondée sur le principe de solidarité :

-         Une mondialisation jetant les bases d’un « modèle social », d’un socle en deça duquel on ne peut pas tomber(même s’il y a lieu de tenir compte des différences).

-         Une mondialisation basée sur la non acceptation de l’exclusion quelque soit sa forme.

    Dans les constitutions d’Anderson l’article 1er définit la tâche que nous nous sommes fixée, celle de travailler à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité. Au préalable, il nous faut une direction, comme pour tout travail d’envergure, nous avons besoin de définir un modèle, un rêve, un but lointain, bref l’inaccessible étoile. Rien ne doit être figé, la ligne droite n’est pas obligatoirement le meilleur chemin. Ce modèle pourra être précisé, voire révisé en cours de route au fur et à mesure de l’évolution de la société. Nous devons rêver à une société humaine réalisée par des moyens humains : les maux et les vices sont extirpés parce que la meilleure forme de gouvernement a été instituée ici bas , c'est-à-dire en prenant en compte la condition humaine telle qu’elle est. Dans ce rêve nulle providence divine, nulles promesses eschatologiques.

A la différence des Ages d’or et des pays de cocagne, la nature ou la science  n’auront pas dans notre rêve cette générosité surnaturelle qui dispense les hommes de travail (il changera de forme mais pas de sens) Notre ambition est universelle aussi il est important de prendre en compte l’homme avec les défauts et les qualités  de sa finitude en remettant au goût du jour ce que les Lumières appelaient la perfectibilité humaine. Dans notre rêve c’est l’homme qui est au centre  de tout, la mondialisation aura intégré la diversité humaine, chaque homme n’ayant pas  obligatoirement les mêmes aspirations que les autres et la  diversité des cultures elle-même, un groupement humain n’ayant pas la même vision de la société que le groupement voisin. Dans notre vision idéale de la mondialisation, nous resterons humbles et nous ne perdrons pas de vue que l’évolution de la société pourra rendre caduque un modèle qui semblait idéal à un temps donné ; il est difficile de prévoir les effets pervers de ce qui peut apparaître comme un progrès.

Néanmoins que pensez vous d’une mondialisation choisie telle que dans notre rêve et non subie ?

Tout d’abord nous avons rêvé une citoyenneté mondiale ou chacun respecterait à la lettre les devoirs suivants :

        - Le devoir de ne pas se taire

Le débat politique redescendu à la façon des grecs antiques sur la place publique guidera les décisions et formera un modèle de démocratie participative. En effet toute démocratie naît de la prise de parole de citoyens soucieux de construire ensemble un corps social. Se taire c’est renoncer, en ce qui concerne la technique pour faire entendre sa voix,  tout citoyen a le droit d’être ou non inscrit sur les listes, s’il choisit de s’inscrire, il a alors le devoir de voter

         - De se souvenir

La négation du passé entraîne la répétition des processus de la barbarie. Et seul un regard objectif sur les événements fondateurs ou dramatiques de notre histoire ouvre la possibilité de progrès dans l’histoire.

         - Devoir d’hospitalité

Dans la tradition hassidique, il y a toujours un siège vide à la table pour accueillir l’étranger à venir. Maintenir éveillée la capacité d’ouvrir son cœur et de tendre la main, ce devoir nous est pas étranger, nous l’appelons la fraternité

         - Devoir de respecter l’autre dans sa différence

Sans respect des différences : identitaires, raciales, sexuelles, sociales et autres il n’y a pas de respect de l’être humain. ( Tous égaux, tous différents) L’exclusion sous n’importe quelle forme sera bannie définitivement. Qu’est ce qu’être humain ? Qu’est-ce que ne plus être humain ? Infliger délibérément la honte à l’autre, c’est basculer dans le barbare, dans l’humiliation, dans les aspects destructeurs de la volonté de puissance : ultra-compétitivité, désir de domination , plaisir procuré par la souffrance de l’autre, doivent être combattus sur tous les fronts .

         - Devoir de protéger la Terre et l’Univers

Depuis deux cents ans, à chaque génération nous léguons une terre de moins en moins viable à nos enfants. Notre slogan est connu de tous  ( prière de laisser cet endroit en meilleur état que vous ne l’avez trouvé en entrant ! )

Forts de ce tronc commun, acquis sur n’importe quel endroit de la planète, nous avons maintenant les bases solides d’une organisation internationale en état de marche (une agora des Etats  qui ne serait pas torpillée par les grandes puissances, dont les décisions seraient respectées, car, dotée de moyens conséquents et légitimes) cette instance nous garantissant la paix mondiale sans laquelle notre rêve ne pourrait prendre corps. La laïcité serait un principe universel aucune collusion entre les religions est les Etats (ce qui coupe l’herbe sous le pied des intégrismes et leur terrorisme). Grâce à la mise en place d’une fiscalité globale composée entre autre de mécanismes régulateurs calqués sur les principes du commerce équitable, sur des taxes visant à une meilleure  répartition des richesses comme la taxe sur les plus values boursières ou une taxe proportionnelle au différentiel entre le pays d’importation et le pays producteur, nous avons pu financer d’audacieux programmes d’éducation, de santé  et développer un cybermonde mettant la connaissance  à la portée de tous. (comme des néo encyclopédistes). Cette manne financerait également un RMU (revenu minimum universel), changeant la donne pour des millions d’hommes affamés et miséreux.

Un Tribunal International  respecté  serait le recours ultime pour tous citoyen du monde quel qu’il soit, puissant ou faible.

Afin de s’affranchir du problème énergétique et du pillage des ressources tous les pays mettraient en commun leur matière grise pour former un pôle de recherche mondial, qui, fort de sa puissance ne tardera pas à maîtriser la fusion de l’hydrogène, à développer les énergies renouvelables ou à développer à grande échelle la déssalination de l’eau de mer, et programmer de futures migrations dans l’espace. Il en découlerait une nouvelle économie qui stopperait la fuite en avant de la croissance en prônant des échanges équilibrés entre pays riches et pauvres, la coopération, l’aide au développement des pays défavorisés dans les domaines de la santé de l’éducation qui  seraient le nouveau gisement d’emploi de nos sociétés. L’économie se ferait désormais de façon concertée et raisonnée. Une nouvelle philosophie est en train de naître.

Réveillons nous avec un gôut amer de rêve inachevé mais soyons certains que notre réflexion portera d’abord sur la finalité puis sur les moyens. 

En politique comme en navigation, le cap est certes important, mais si on ne connaît pas la destination, on est à peu près certain de ne jamais arriver à bon port.