L’OMC :

Pour ou contre une mondialisation à visage plus humain

 

Le libre échange devrait contribuer à la richesse des nations qui théoriquement devraient en retirer chacune un avantage comparatif ; mais les intérêts offensifs des uns se confrontent aux intérêts défensifs des autres (sauvegarde).

L’OMC violemment contestée depuis Seattle réunit les principaux acteurs du commerce mondial qui lavent leur linge sale en famille. Les négociateurs sont d’infatigables technocrates ultra compétents, chacun couvrant une région du monde et un type de sujet. La volonté et l’intention d’aider les pays pauvres à sortir de leur misère sont clairement affichées ; mais les intérêts des puissants du commerce mondial sont présents et dominent la situation. Les technocrates ne sont là que pour assister les pays membres et assurer que les règles convenues sont bien appliquées. Dans cette partie planétaire, on comprend vite que les intérêts des pays pauvres sont à peine audibles.

A propos du fameux cycle de Doha censé faire du libre échange une chance de développement pour la planète entière, le principal enjeu de ces discussions est bien sûr l’agriculture, avec une diminution ou un suppression des subventions aux Etats Unis et en Europe particulièrement pénalisante pour les pays pauvres. Les 2/3 du commerce des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique dépendent de leur accès préférentiel aux marchés européens. Ils disparaitraient purement et simplement si les propositions américaines et brésiliennes étaient acceptées par l’Europe. Américains et Européens ne veulent pas lacher leur agriculture subventionnée (de 99 à 2003 les producteurs de coton américains ont reçu 12.5 milliards de $).

Conclusion « provisoire » : Combattre l’OMC ne serait-il pas une erreur ? Ne vaudrait-il pas mieux rechercher à en renforcer son rôle, en humanisant sa fonction plutôt que de s’attacher à la démolir. En fait, sa destruction, son affaiblissement profite à qui ?...

Renforcer le rôle social et humain de l’OMC passe par :

-         une médiatisation correcte de la situation  (il existe un déficit important sur ce sujet pourtant important) ;

-         le renforcement et le maintien du rôle des « technocrates » aux postes des négociations plutôt que des politiques ;

-         un débat au niveau de chaque grande puissance (E.U, Europe) sur les orientations à choisir.

Mais cela en veut-on véritablement ?