Ambroise BERTHELMY

 
 

Originaire de la Haute Saône oû il est né en 1762, Berthelmy qui a fait des études remarquées de génie civil, est nommé à Tulle en 1787 ( à l’age de 25 ans) comme sous ingénieur pour le Bas Limousin. A 27 ans, il est initié à l’Intime Fraternité et ce, en 1789. Est-ce là un hasard de l’histoire ou faut-il y voir l’attraction exercée par la Franc Maçonnerie dans la période prérévolutionnaire ?
Lorsque éclate la Révolution, il se jette dans la bataille et prend vite des responsabilités. Ainsi, en 1790, on le retrouve secrétaire, puis président des Amis de la Constitution de Tulle, dont la devise était « Vivre libre ou mourir ».
La lutte politique est vive dans les premiers mois de la révolution.
En mai 1970, les Amis de la Constitution expriment publiquement leur refus de voir la religion catholique rester religion d’état ( proposition signée par 304 députés) et le font savoir à l’Assemblée Constituante.
La répression des révoltes paysannes de février- mars 70 a crée de fortes tensions entre les Amis et la municipalité tulliste. Berthelmy est à la pointe du combat, à tel point qu’il devenu persona non grata pour la municipalité qui cherche à se débarrasser de cet agitateur, intente une action contre lui et finit par le faire incarcérer quelques jours.
En 1791, la patrie est en danger, le temps est à l’action : Berthelmy s’engage comme volontaire dans les gardes nationales de la Corrèze et devient, par élection, capitaine de la compagnie des grenadiers. Un an plus tard, à 30 ans, il est attaché à l’état major de l’Armée du Rhin, puis en 92, général de brigade, chef de l’état-major de l’armée du Nord sous les ordres du général Houchard.
En cette période de fortes turbulences, des stratégies discutables élaborées par le commandement débouchent sur des déboires militaires qui valent à Houchard d’être mis en accusation, puis condamné à mort. Bien qu’ayant tenté d’infléchir les décisions de son supérieur, Berthelmy se voit accusé de complicité, arrêté à Arras, et emprisonné pour être jugé.
Si le tribunal révolutionnaire en avait eu le temps, son sort aurait très certainement été lié à celui de son supérieur. Fort heureusement, il dût son salut à la chute de Robespierre et fût libéré le 20 thermidor 1793 par le nouveau comité de salut public.
Il reprit du service et fut nommé le 25 prairial de l'an III général de brigade à l’armée des Pyrénées Occidentales. A nouveau civil en l’an IV, il fut nommé commissaire du Directoire Exécutif de la Corrèze, puis agent général des contributions.
En l’an VI les corréziens l’envoyèrent siéger au conseil des Cinq-Cents. Il y fut très actif dans les domaines de l’armée, des Mines, et des Ponts et Chaussées et fut l’un des pères fondateurs de l’Ecole Polytechnique. Après le 18 brumaire, il fut nommé membre du tribunat.
Sous la Restauration, il fut réintégré dans les Ponts et chaussées à Libourne, puis à Mende.
Pendant trois ans, après 1830, il fut maire de Chameyrat, vivant mal sa mise à l’écart prématurée par la restauration.
Il mourut à Paris en juin 1840.